dimanche 21 décembre 2008

Y'en a marre !!

Allo ?... ?... Allo ??!!
Pas de réponse... Je suis suspendue au téléphone avec je ne sais pas qui, de je ne sais pas où...

Visiblement, l'interlocuteur m'a appelé puis mise en attente, son temps est précieux et pendant que je poireaute à l'autre bout du fil et de la terre probablement, Mr ou Mle, Mme même peut-être, travaille et économise son temps au détriment du mien. Eh bien, moi j'en ai assez de ces procédures Marketing qui me harcèlent chez moi à des heures indues ! Alors, j'use et j'abuse de mon sens de la répartie pourtant insuffisant pour être efficace réellement... C'est parfois saisissant !

20h10...

Nous sommes à table, comme les soirs où j'aime me dire que oui, les enfants se coucheront de bonne heure et que j'aurai encore un peu de temps pour moi ! Et que décidement, je ne me débrouille pas si mal dans l'organisation familiale...

  • Bonjour Madame, Je suis Delphine Truc (je n'ai pas le temps évidement de retenir son nom qui ne l'est probablement pas, donc aucune importance...), vous êtes au courant des nouvelles directives qui vous permettront de ne pas payer d'impôts ? Notre consultant-spécialiste Patrick (il s'appelle toujours Patrick ou Philippe les consultants spécialistes vous avez remarqué ??) vous propose de venir vous présenter ... blablabla à telle date, préférez-vous un rendez-vous à 20 heures ou à 21 heures ?

  • Ni l'un ni l'autre... à cette heure là, comme ce soir, je dîne avec mes enfants et j'aimerai digérer correctement le maigre repas que j'ai pu cuisiner car, mauvaise nouvelle pour NOUS, Monsieur, nous ne payons pas d'impôts ! Je regrette...
20h20...
  • Bonsoir Madame, J'appelle juste pour prendre rendez-vous avec Madame R. C'est bien vous ?

  • Oui

  • Je vous explique, je suis spécialiste en placements familiaux, représentants des plus grandes banques, en charge des portefeuilles boursiers des grandes fortunes...


Oulala... Je sens que je ne vais pas jouer dans cette catégorie et que non, je ne vais pas lui expliquer toute la confiance que je n'ai pas dans cette soit-disant bonne nouvelle d'ouverture aux pauvres d'organismes jusqu'alors résevés aux riches... Et que non content d'avoir fait perdre leurs grandes fortunes aux uns, ils n'allaient pas réussir à mettre la main sur mes menues économies à moi, histoire de renflouer le portefeuille des autres... Bref, je n'ai aucune confiance et pas d'argent à placer !

  • Mais Madame, vous avez des enfants, j'entends des enfants derrière vous, là ! ? Vous économisez sans doute pour eux, non ?

  • Non !

  • Enfin, Madame, c'est pas sérieux ! Il faut penser à leur avenir, vous y pensez à leur avenir ?

  • Non à cette heure-ci je ne pense pas à leur avenir... et j'ai déjà du mal à penser, tout court ! J'ai du mal aussi à leur mettre quelque chose dans l'assiette chaque jour, donc les placements pour l'avenir, non merci, Monsieur ! Au revoir...


Non, les enfants, Maman ne parlait pas sérieusement, c'est juste ces appels où l'on veut absolument essayer de me vendre des tas de trucs dont je ne veux pas, que ça me coupe l'apétit, tiens... Déjà trois fois que je reprends le cours de mon assiette... Le Cac40 de mon plat a sérieusement plongé, il touche le froid,... si je réchauffe ça craint le retard pour le film...



20h25...

  • Bonsoir Madame, nous effectuons des travaux dans votre quartier et à la demande de nombreux propriétaires, nous proposons de passer vous faire un devis pour des fênêtres à double vitrage.

  • Je suis locataire, bonsoir...


Mais qu'est-ce qu'ils ont ce soir ? Ils vont me lâcher ? La planète entière sait que je veux me mettre au vert ce soir et regarder un film relax et tout le monde m'appelle, hein, c'est ça ??

Allez, brosse à dents et au lit, les enfants... Je serai à l'heure devant ma télé... pour une fois que je la regarde, doigts de pieds en éventail, sourire gauguenard, respiration profonde, tablette de chocolat, pyjama chaussettes couette et lunettes, détente garantie...

20h40...
  • Bonjour Madame, c'est pour un sondage qui ne prendra que quelques secondes !

Moi, stoïc :

  • Dommage, les quelques secondes qui vous étaient imparties sont écoulées, au revoir !
Je vais quand même pas me laisser gâcher le début de mon film par un emmerdeur de première catégorie !... qui essaye de me prendre pour une imbécile, en direct !!... Mais c'est de l'acharnement, ce soir ? Ils se sont tous passés mon numéro de téléphone !! Appelle, tu vas voir, ça la fera bien sortir de ses gonds, c'est marrant... Je commence à bouillir... mais quel est donc le premier organisme qui a bien pu vendre mon numéro de téléphone à tous ces centres d'appels ?


21h45...




ça c'est le bouquet car à cette heure là, j'appréhende tout de suite une mauvaise nouvelle et je suis loin de penser qu'il y a encore quelqu'un, quelque part sur cette planète qui bosse dans un service d'appels téléphoniques quelconque ! Un employé qui fait du zèle, de ceux qui ont bêtement cru que pour gagner plus, il faut travailler plus ?! Y'en a ?

  • Bonsoir, je ne prendrai que quelques minutes de votre temps, Madame, c'est juste une question !

  • Je n'ai pas de temps pour vous répondre, vous avez vu l'heure ?

  • C'est pas gentil, ça Madame, je vous appelle gentiment et vous ne voulez pas répondre à ma question ?

  • Non

  • Je vous pose la question, y répondre ne prendra que quelques minutes...

  • Non

Je suis stupéfaite ! Je lui ai déjà dit non trois ou quatre fois poliment... rien n'y fait, il continue comme si j'étais devenue le challenge qu'il doit relever à tout prix... Après tout, ça se trouve chez lui, il est 11 heures du matin, il a tout son temps ! Ou alors, il a fait un pari avec ces collègues, ceux qui lui ont passés mon numéro pour qu'il s'acharne, lui aussi... Moi je voudrais voir la fin de mon film ou me coucher tôt, finir de ranger quelques bricoles histoire de moins cavaler demain... et je me fais agresser, chez moi, par un inconnu qui refuse de prendre pour vrais mes arguments !

  • Sortez-moi de vos listings et précisez à votre direction que je ne souhaite recevoir aucun appels au delà de 19 heures.

  • Mais Madame, si je vous appelle avant 21h30, vous serez au travail, je ne pourrai jamais vous joindre et faire le mien de travail !

  • Là, votre travail consiste à emmerder sévère la ménagère de plus de 40 ans à partir de 21h30, c'est ça ?

  • Euh, Madame, vous m'insultez !

  • Ah ? Je vous demande juste de ne pas me téléphoner à une heure où je ne reçois aucun appel téléphonique sauf extrème urgence de ma famille... Tiens, l'annonce de la mort de ma mère par exemple !

  • Condoléances

  • Merci

  • Juste une question : "Combien payez vous d'impôts dans votre foyer?"

  • Ma mère n'est pas morte...

  • Mais cela ne répond pas à ma question

  • Pas encore

  • Je repose la question : "Combien ... ?"

  • ça viendra

  • Comment ça oui ? Madame, si vous ne répondez pas à ma question, vous me faites perdre mon temps ! J'espère que vous le comprenez !

  • Tout le monde est mortel

  • Alors je vous repose la question : "Combien payez vous d'impôts ?"

  • Trop - Pas assez - Suffisamment - Moi non plus !

  • ?? Madame... nous n'allons pas y passer la nuit !

  • J'ai tout mon temps !

  • ??

  • Je vous écoute...


Ah mais !! Moi aussi je sais jouer au "qui perd perd" ...



Et je bénie et j'embrasse les pieds de celui qui a inventé le décodeur à puces et qui m'a ainsi permis... grâce à la fonction "pause", magique fonction... de ne pas perdre une miette de mon film et d'en visionner la fin après cet appel marketing ubuesque...

Il me fallait ça pour réussir à me détendre à nouveau... avant d'aller me coucher ! Sans voir la fin du film, je me serai pendue avec le fil du téléphone (très difficile à réaliser de nos jours avec nos appareils sans fil, mais bon... J'aurai été désespérée, quoi... et pas prête de trouver le sommeil !)


Et vous, des nouvelles fenêtres à double vitrage ? une magnifique cuisine aménagée comme vous en avez toujours rêvée ? des tuyaux percés pour payer moins d'impôts ? des placements financiers défiants toute concurrence en pleine période de crise boursière mondiale ? Vous arrivez à raccrocher ?? à rester zen ? polie ? ou vous aussi, vous sortez de vos gonds pour être respecté ?

jeudi 18 décembre 2008

Noël, c'est de saison... Et si on jouait un peu de musique ?

(cliquez sur le titre pour avoir la musique !!)


Bonnes fêtes de fin d'année !

Quand je pense qu'on est déjà presque l'an prochain... Ce sas bizarre des fêtes qui nous permet de tourner une page pour ouvrir celle d'une nouvelle année,
est toujours un moment un peu étrange ?!

Ce moment ou, ça y est, je commence à dire
"A l'année prochaine" à mes interlocuteurs,
parfois interloqués car ils n'ont pas toujours réalisé que,
oui, décidément, oui, nous sommes aux portes de l'an prochain !!

Et puis, ces fêtes de Noël, ce consumérisme sur mesure,
ces dépenses pas toujours possibles
que l'on aimerait pourtant pouvoir faire pour gâter ses proches,
ces cadeaux dont on aimerait que les enfants se délectent
mais qui coûtent décidément trop chers,...
sans être radin... ne dépense-t-on pas trop à cette date précise ?
Bizarre, non, cette dictate ?
Cette dépense sur commande... parce que ça se fait...
Passé l'âge de certains enfants,
ça devient ridicule et pourtant,
dans certaines familles,
je vois bien que la pression est forte !

Comme si tout l'enjeu était de se faire
aimer en choisissant le bon cadeau, la bonne idée...
Mais tout le monde semble avoir oublié que l'amour ne s'achète pas,
ne se livre pas sur commande...

D'ailleurs, c'est peut-être ceux qui le savent,
qui se prennent le moins la tête avec cette période
en font vraiment une fête :
Choyer l'autre,
lui faire plaisir,
trouver l'idée qui lui plaira et
à laquelle les autres n'auront pas déjà pensé,
dans le seul but de vouloir
l'amuser et
qu'il soit en joie,
de le surprendre,
de faire de cette instant un moment féérique
qui se fout du budget dépensé mais qui
s'enrichit de l'énergie à
préparer,
chercher,
fouiller,
découvrir,
imaginer,
rêver,
réaliser,
choisir,
hésiter,
réfléchir,
décorer,
recommencer,
changer d'avis ou d'idée,
fabriquer,
emprunter,
trouver,
acheter,
emballer,
enfin offrir l'objet ou
simplement l'instant avec
tendresse, amour ou amitié.

Il y a ceux qui vous souhaitent de bonnes fêtes,
parce que c'est de saison et
ceux qui sincèrement,
pensent que c'est un joyeux moment à partager avec les siens...
Ceux pour qui la corvée ne se dissipe pas avec les années,
ceux qui ne savent pas apprécier les surprises et ne sont jamais contents de ce qui leur est offert,
ceux qui ont passé commande pour tout contrôler (au cas ou...),
ceux qui savent que la période fera émerger les problèmes, les rancoeurs familiales les plus tenaces...
Rappelez-vous les films sur Noël ("La bûche") ...

Il y a ceux qui ont choisi de partir loin à ce moment-là, exprès...
ceux qui sont resté pour ne pas se sentir coupables,
ceux qui sont là parce que c'est comme ça, et aussi, heureusement,
ceux qui choisissent le moment qu'ils veulent vivre,
Ceux qui sont contents de se retrouver et de se réunir,
ceux qui se sont choisis pour passer ces fêtes ensemble, justement !

Alors, je vous souhaite de passer
de bonnes fêtes
avec des gens que vous aimez et
qui vous aiment,
avec de la joie et
du partage,
de l'énergie à revendre,
les sourires ébahis des enfants au pied du sapin,
la tendresse et
l'humour,
de la gaîté et de
l'Amour...
ouvrant sur une année future pleine de ces bonheurs-là !
Parce que tout ça, c'est vraiment cadeau et
pour ces cadeaux là, précisément,
c'est toujours la saison !!!...

mardi 16 décembre 2008

A vos commentaires

Alors que j'aspire à avoir des commentaires sur mes textes, je réalise que l'option commentaires n'était pas activée correctement... Vive les joies de l'informatique... je m'essaye à la technologie, avec, j'espère, votre indulgence !
Je répare, j'active la fonction, j'enregistre, je publie, cela vous permettra de me dire... ce qui se passe quand, de temps en temps, vous venez jeter un coup d'oeil par ici ?
A bientôt le plaisir de vous lire...
Et vous, vous "bloggez" à quelle adresse ?

lundi 15 décembre 2008

Noël en musique

Cliquez sur le titre pour avoir la musique que j'ai choisi pour vous...
Bonne écoute !

Et vous, vous aimez quelle musique, dans la rue ?

samedi 13 décembre 2008

Dis Maman, tu crois à une vie après la vie, toi ?

J'ai 39°8 de fièvre... c'est énorme pour moi qui démarre habituellement mes journées à 35°2 (rassurez-vous, je ne suis pas une adepte de la prise de température matinale mais quelques séjours en maternité... (4 !! ma fierté, mes enfants...), quelques séjours,donc, m'ont appris à 6h du mat' que ma température est tellement basse que cela m'a chaque fois valut des réveils matinaux en fanfare...Vous savez, de ceux pour lesquels toute l'équipe médicale au grand complet débarque brusquement dans votre chambre pour vous observer,vous osculter et que, sous le regard de huit paires d'yeux (minimum !!! ça fait quand même un paquet d'yeux, imaginez...) que sous cette forêt intense de regards attentifs, il me soit demandé tout bonnement de reprendre ma température en rectale !! Rien que ça, et pensez-vous que le troupeau sorte de la chambre ?? Non, non !! Et quand je le demande, ils me répondent "soyez tranquille, nous sommes habitués"... euh, oui, peut-être mais pas moi... Déjà, que tout ce monde soit réuni face à moi en pyjama, dans ce que j'aimerai garder d'intimité et de dignité ! Cependant j'oubliais, je suis à l'hôpital, ce n'est pas vraiment de moi qu'il s'agit mais du corps médical qui ne sera rassuré sur le fait, que oui, je suis en vie, que quand je lui annoncerai une température avoisinant 37° ! au moins un "petit 36°5" ... Eh bien j'ai eu beau me concentrer, sentir que mes joues rougissaient de colère et de détresse mélangées devant l'humiliation que je ressentais dans cette scène... non, décidément non... 35°4 le matin, c'est ce que je fais de mieux et de plus élevé.. Donc, voilà qu'à plus de 39... ça ne m'était jamais arrivé de ma vie !! Déjà 38°4, mon record (reccord ? j'hésite), je suis hors service, alors là, au-dessus, je suis en plein délire... bon donc, après ce détour par les services hospitaliers et leurs personnels qui se refusent à croire qu'une personne qui affiche un 35°2 le matin, qui parle et raisonne correctement, qui bouge, etc... est bel et bien en vie et pas du tout en train de passer l'arme à gauche sous leurs yeux effarés...
Bon, vous avez compris la scène, je voulais en fait vous parler aujourd'hui de tout à fait autre chose, je reprends :
Ce matin, donc, je suis fiévreuse au lit... et ma fille, 11 ans, entreprend une conversation, suite à son dernier cours d'histoire, passionnée par les religions et l'histoire des Egyptiens, des pharaons qui croyaient à une vie après la vie... au point de garder leurs vicères dans des bocaux, à portée de main, au cas ou le pharaon en aurait besoin pour se réincarner... Et là, elle me dit :




  • "Moi je crois à la réincarnation et toi ?" Je tente un


  • "Ben, c'est difficile, comme on ne se souvient pas d'avant d'envisager avec certitude ce qui se passe après, non ?"
    Elle poursuit,


  • "Avant ? Oui, c'est vrai je ne suis pas certaine de ce qui m'est arrivé... Mais moi je suis sûre qu'en moi, j'ai l'âme de Marie-Hélène ! " Elle semble à la fois, fière de sa répartie et inquiète de ma réaction... me guette du coin de l'oeil, attentive. J'avoue que comme ça, direct... après la nuit que j'ai passé cette semaine à pleurer ma soeur, j'ai un choc... Elle connait mes pensées, elle lit mon blog ou quoi ? Alors, je lui dis


  • "Ah ?"... c'est un peu light comme propos, j'en conviens mais bon, je suis estomaquée... et fiévreuse, je vous le rappelle !


  • "Moi, je suis convaincue que l'âme prend son temps pour choisir de revenir à un autre moment, mais dans la même famille ! Toi par exemple, tu dois être... " Elle semble se concentrer un instant puis poursuit


  • "Je sais pas moi, l'âme de Pépé Jules ?"...


  • "Euh, excuses-moi ma fille mais Pépé Jules est mort en 1974 (ça j'en suis sûre, j'ai recherché dans mes souvenirs la nuit dernière)... et moi, je suis née en 1961... Donc, si je crois à ta théorie, son âme ne peut quand même pas être venue chez moi avant d'avoir quitté chez lui !?... "


  • "Ah oui, tu as raison, alors comme tu as connu tes arrières-grands-parents, il faut remonter beaucoup plus loin" pensive, elle réfléchit les yeux rivés au plafond, " mais quand j'y pense, ça fait du monde tout ça, et ça remonte vraiment loin !" Je m'engouffre dans cette distorsion du temps et j'argue :


  • "Ah, tu vas pas tarder à me voir en réincarnation d'un homme de Cromagnon, là ! Je te vois venir..."


  • "Peut-être que t'as raison... ou alors une période plus récente, quand même, mais assez lointaine !"


  • "Un homme ? Tu crois que l'âme d'un homme pourrait choisir de revenir dans le corps d'une femme ?" Je la vois mi-sérieuse mi-amusée avant qu'elle ne dise


  • "Oui, j'en suis sûre ! Toi, tu devais vivre à l'époque des flèches !"
    Bon, immédiatement, je m'imagine en indien avec mon arc et mes flèches, franchement à 39°8, ça me va très très bien !! Avant que ma fille ne prenne définitivement pour un indien réincarné tournant lors d'une danse effrenée
    et pour vérifier jusqu'où va cette "nouvelle" théorie, je tente un


  • "Et si tu étais l'âme de ma soeur, tu aurais quelque chose à me dire ?"


  • "Ben oui"... et se blotissant tout contre moi avec une douceur et un amour qu'elle seule sait donner en une fraction de seconde, instantannément connectée au coeur des autres, elle me murmure


  • "Je t'aime petite soeur"...

et pour ne pas finir la discussion dans un étrange câlin ou, la fièvre aidant, je serre dans mes bras, ma grande soeur et ma petite fille... je lui demande... mais c'est encore toute une autre histoire que je vous raconterai plus tard !
Alors, une vie après la vie, vous y croyez, vous ? Et toi, tu étais qui avant cette vie ??

vendredi 12 décembre 2008

Insomnie en eaux profondes

3 heures du matin, je me réveille ! Sans raison, pas de bruit dans la maison, pas plus que dans la rue (pour une fois...) et soudain, comme submergée, je réalise une tristesse immense, blottie au fond de moi depuis des années qui m'assaille, qui ressurgit ! Je suis au bord d'un lac qui me tapisse, qui est tellement immense que la nuit ou ce qu'il en reste, ne suffirait pas à me permettre d'en faire le tour. Je suis triste et soudain, je pleure d'un chagrin immense, indescriptible comme si je venais de perdre ma soeur.

Je vis depuis des années avec ce lac de tristesse que je ne savais pas enfoui au fond de moi. J'entreprends d'en sortir, je sens que si je laisse les larmes couler... mais c'est trop tard, je pleure et c'est plus fort que tout. Je sens que les sanglots ne sont pas loin, comme à l'époque de la mort de ma soeur, Marie-Hélène.
J'observe ce lac, sa surface est lisse, pas un mouvement ne le perturbe tant que je ne pleure pas mais chaque larme versée devient comme un ricochet à sa surface, troublant par cercles de plus en plus petits l'eau qui se met à frissonner ! J'ai froid. J'ai l'impression que si je rentre dans le lac, je n'aurai qu'une envie : couler à pic... me laisser entraîner par le chagrin enfoui là, souterrain, source interrissable. Je me raisonne, je pleure un chagrin vieux de plusieurs dizaines d'années, je ne comprends pas pourquoi ? Pourquoi cette nuit ce chagrin vient-il me réveiller ? Moi qui pensais avoir réussi à, non pas oublier, je ne veux pas oublier, mais à l'avoir intégré ! Je ne sais depuis quand, je n'arrive pas à me souvenir de l'année de sa mort, ni de la date exacte ? 1974, non... 76 ? probable. Quel âge aurait-elle aujourd'hui ? Je ne sais pas, le temps n'a aucune importance, il n'a pas érodé mon chagrin, le temps ne l'a pas effacé, seulement enfoui, logé au coeur de moi-même. Je n'arrive pas à me reconnecter au temps passé, alors j'égrenne ma journée... Que s'est-il passé aujourd'hui ? un diner avec des amis... une AG de l'association dont je suis membre fondatrice, une toux carrabinée qui m'a fait annuler un déjeuner avec une amie... Je prends soin de moi, je veux me reposer et surtout ne pas la contaminer, sa santé est fragile, donc précieuse en ce moment... Peut-être ai-je peur de la perdre ? Pourtant, je pense qu'elle va venir à bout de cette saleté de cancer qui l'a surprise l'hiver dernier. Mais cette nuit, ce n'est pas ce que je pense ou ressens consciemment qui me tient éveillée... Il est déjà 5h, je ne dors toujours pas, je n'ai pas fini d'explorer mon lac intérieur. Je n'ai pas dit suffisamment à mon amie combien elle compte pour moi.
Que s'est-il passé d'autre ? Et là, soudain, gentil souvenir de la matinée... Une parenthèse ouverte comme j'aime en avoir dans une journée, une fenêtre paisible... J'attendais une cliente, encore quinze minutes avant qu'elle n'arrive alors je me suis lancée à l'assaut de mon téléphone et j'ai appelé une amie, nouvellement rencontrée : Marie-Hélène, (tiens donc, tu penses bien que ça ne m'avait pas échappé cette similitude de prénom, d'ailleurs quand j'ai senti que je pouvais me lier d'amitié avec elle, je lui en ai parlé, comme par honnêteté, qu'elle sache tout de suite que je pouvais parfois la regarder en ne voyant pas qu'elle, peut-être, même si j'évite ce genre de ... confusion ; mais le risque étant là !)

Coup de fil enchanteur, je ne sais pas si elle va être disponible ou en rendez-vous ? Son téléphone m'envoie un chant d'oiseau... je suis déjà propulsée à la campagne, même si elle n'est pas là, cet appel m'aura déjà fait du bien ; elle décroche et semble avoir un peu de temps pour prendre l'appel : joies et échanges, chacune dans une pause tranquille... Je l'imagine à Reims dans sa maison que je n'ai jamais vu... (le chant de l'oiseau m'a conduite en pleine campagne... alors qu'elle est citadine, je le lui dis, on rigole...) J'écoute, je partage... J'ai l'image de ses yeux rieurs, d'un iris superbe, sa voix chantonne. Je ne réalise pas que ma cliente est en retard, seulement quand l'interphone me rappelle à l'ordre... Déjà 25mn que nous discutions, rigolions, parlions de tout et de rien, conversation teintée parfois d'échanges profonds puis de légereté, l'amitié agrémenté de gaité, une pause dans ma journée qui a repris le fil de son cours tranquille... Je ne travaillerais pas beaucoup aujourd'hui pour réussir à chasser cette vilaine toux et ce mal de tête tenace voilà déjà plusieurs jours.

Depuis des années, j'ai eu du mal à apprécier les "Marie-Hélène", j'ai toujours un mal fou avec les personnes qui portent ce prénom, comme si il exigeait de la femme qui le porte d'être plus, d'avoir un truc en plus, ou d'être différente de ma soeur pour que je puisse l'aimer aussi, mais je sais que j'ai une exigence : que ce soit une personne "alignée", qui se respecte elle-même et qui respecte les autres profondément, de cette authenticité là que probablement le décès de ma soeur m'a fait appréhender... Là, justement, je l'ai approché et j'ai rencontré une femme pleine de douceur et de sincérité, attentive, réceptive et pleine de gaité et d'humour (elle a certainement de mauvais côtés, aussi... Mais je ne la connais pas encore suffisamment pour le savoir... Tu vois, ce stade de l'amitié naissante... ou tu sais déjà que tu apprécies l'autre au point d'être indulgent sur certains de ses travers que tu n'accepterais pourtant chez personne d'autre !) Bref, j'ai donc appelé Marie-Hélène, comme ça pour papoter, ce que je fais rarement ! Et soudain, cette nuit, à 3 heures du matin, je réalise le manque de ma soeur ! C'est probablement cela qui s'est reconnecté à l'intérieur de moi, la pièce du puzzle qui donne accès au lac ! Et ce soir, au diner... N' étions-nous pas entre amis, autant de lacs intérieurs successifs que je n'ai qu'entrevus, mais que je devine, quels sont leurs manques ? Saurai-je par ma simple présence, réconforter leur tristesse qui pourtant ne s'exprime pas ; le diner était joyeux... chacun partageant ses projets, l'achat d'une voiture neuve, le ski à noël, la dernière croisière, l'inquiétude des plans de licenciement a pointé aussi son nez, quand même... mais c'est l'annonce d'une naissance pour le mois de mai qui a clôturée la soirée. Extraordinaire attente ! Fabuleuse suprise... magnifique sortie de crise... Une bonne soirée amicale, une journée paisible et au détour de l'insomnie, c'est seulement ma nuit qui ne l'était pas !

Alors, j'ai laissé des questions sans réponse : je n'ai pas voulu connaître la température de cette eau là... je ne sais pas ; même si, dans un bain de larmes, j'ai nagé pendant plusieurs heures dans ce lac, j'ai nagé jusqu'à l'épuisement, jusqu'à m'endormir ne parvenant pas à le traverser ni en largeur ni en longueur, tellement grand que je ne pouvais jamais apercevoir la berge d'en face... m'éloignant de plus en plus... J'ouvrais les yeux que je fixais sur mon mari, je me suis accrochée à sa respiration, sa jambe sortie de la couette, la chaleur de son mollet contre le mien... Ne pas le réveiller. Sa seule présence me rassure, je peux continuer de visiter et de mesurer l'ampleur du manque de ma soeur. Chaque fois que la douleur est trop grande, j'ouvre un oeil et la vue de sa présence me rassure, je sais avec certitude que je ne coulerai pas à pic mais je ne sais pas encore si l'eau est froide ou chaude ? Je baigne en eaux profondes.

Au matin, 8h15... je me réveille en sursaut, sa place est vide, il a laissé un mot sur mon ordi. Il m'a laissé dormir, merci ! Il me laisse un message : merci, il pense à moi, merci. Ce matin, plus qu'un autre, chacun de ses gestes, de ses attentions avaient une importance capitale pour moi... merci d'être là ! Car c'est aussi de ton amour que je guéris du manque.

vendredi 5 décembre 2008

Joies d'être grand-mère

J'ai gardé ma petite-fille à dormir ! Enchantements... 21h, elle dort... je peux me concentrer sur les autres, mes enfants les plus jeunes, diner, mettre tout le monde au lit, arrivée de mon mari, de retour de voyages, 23h... il me trouve une petite mine !?
Demain, mercredi, le "jour des mamans" ! Mais pourquoi l'appelle-t-on ainsi ? C'est le jour des enfants, pas celui des mamans !
Je n'ai pas une minute à moi depuis le réveil : 6h45... je l'entends qui papote avec mon fils :

  • "ça va Tonton ?"
  • "oui et toi ?"
  • " oui moi ça va et toi ça va Tonton ?"
Je tente un

  • "il est un peu tôt pour discuter tous les deux"

qui me fait gagner une demie-heure que je savoure... Réveil de la plus grande pour le départ au collège à 8h, la douche de mon homme vient à bout de la tranquillité des deux petits... Et hop là, voilà le bout de chou qui déboule dans ma chambre, regard en biais pour voir si je suis fâchée ou contente de la voir arriver. Bien sûr que je suis contente ! Fatiguée mais contente... J'ai droit au câlin le plus doux du monde ! Sa peau est encore épaisse et douce comme un velours de bébé... Je la renifle, elle se marre à gorge déployée et me lance un 'T'aime" ! Je fonds...

Déjeuner, en fanfarre, elle est de bonne humeur, me suis partout dans la maison.

  • "T'aime café ? papa aime le café..."

Elle épluche mon Elle magazine et me demande en pointant son doigt le nom de chaque chose, répète, commente

  • "Papa aime chocolat"
  • "maman aime chocolat"
  • "pas là Papa Maman"... J'explique
  • "ben oui... oui" me dit-elle comme si tout cela était évident.

Ses parents ont déjà dû lui expliquer "tu vas dormir chez ta grand-mère, Nanita" mais aujourd'hui, elle a décidé de m'appeler par mon prénom ou alors "Patitapita"... Bon allons-y pour ce surnom ou mon prénom ! Après tout, c'est le mien.

Je sors des jouets, des animaux, des dynosaures, un train de bois... Tout cela l'amuse follement à une condition : que je sois assise avec elle et que je joue à la même chose qu'elle sinon, elle me suit à nouveau partout dans la maison, me prend la main, m'entraine vers l'entrée, s'installe sur la trotinette, manque de perdre l'équilibre, m'appelle au secours du regard... grands yeux de biche, je ne la lâche pas... Tours de maison en trottinnette...
13h, elle finit son repas, je n'ai pas encore pris ma douche ! J'ai un vague souvenir de quand mes enfants étaient petits et de ces premières années de maternage où on est à la fois très heureux et à la fois très dépendante de l'instant de la sieste du cher bambin... pendant laquelle, non, on ne se prélassera pas car il y a sa toilette à faire, le repassage en retard, une lessive à lancer, le sol de la cuisine à laver, la baignoire qui a besoin d'un bon coup de produit... et la journée va continuer à son réveil... Je n'en perds pas une miette, je me régale de ses paroles, du son de sa voix, de son énergie...

  • "Allez, Napitapa, fais Kangourou"...

Une nouvelle formule pour me faire faire du sport... une pratique durant laquelle je fatigue avant elle, sautant appliquée à pieds joints et chantant à tue-tête :

  • "Kangou'ou ! Kan... Gou... 'ou"
  • "Allez..."

Retour de la grande du collège, elle joue avec sa nièce, elles discutent toutes les deux, s'amusent, dansent sur Olivia Ruiz et sa "dame chocolat"... Farandolle... "Viens" me crient-elles ! Pas une minute à moi, décidément le mercredi des mamans, n'est pas non plus le mercredi des grands-mères ! C'est définitivement celui des enfants ou des petits-enfants... Et c'est tant mieux ! Heureusement qu'ils sont là pour nous réapprendre à décrocher, à agir l'instant présent, à goûter chaque moment et à reporter celui des "il faut que je fasse ceci ou cela"... Après tout... le ménage attendra quand elle ne sera pas là et que précisément, je ne pourrai pas profiter de ces instants là. En attendant d'avoir une minute à moi, rien qu'à moi, je vais savourer les joies d'être grand-mère de cette petite-fille là, toute en joie.

jeudi 4 décembre 2008

C'est combien ?

C'est combien ? Combien le juste prix ?

Je me souviens d'une cliente qui marchandait chaque séance de coaching, enfin chaque "série" nouvelle... Elle venait chaque année, à raison de quatre ou cinq séances mais la première était toujours consacrée à son prix ! Elle ne voulait pas payer le prix, le même prix que tout le monde... Elle voulait un prix de "préférée"... Je ne sais pas si cela faisait partie de son chemin de travail personnel ou pas, à chaque fois elle semblait étonnée elle-même d'avoir osé faire une telle demande, d'y avoir accordé autant d'importance, d'avoir été aussi créative à me proposer des échanges, des pourcentages sur réussite qui lui auraient potentiellement coûtés plus cher que le prix initial, juste pour ne pas payer le prix, le même prix que tout le monde !
Etrange, non ?


D'autres temps, d'autres lieux, j'ai souvenir de candidats en entretien de recrutement qui ne parlaient jamais d'argent... Pas de réponse aux questions sur leurs prétentions ou leurs salaires antérieurs, pas de question non plus sur le salaire du poste... Une espèce de gène à parler d'argent qui les parasitaient au point de pouvoir sortir de l'entretien sans savoir à combien on serait d'accord de les payer ou pas ?!
Etonnant non ?


Quand j'ai pris des locaux pour mon entreprise, j'ai eu de nombreuses demandes de sous-location. Soyons clair, j'étais contente de créer mon entreprise, d'avoir pu financer des locaux, d'avoir ma liberté d'organisation, je ne cherchais pas de "co-locataire" mais j'étais sollicitée plusieurs fois par des thérapeutes qui voulaient s'installer et qui, faute d'une clientèle certaine, ne voulait pas prendre le risque de louer des locaux, alors ils me demandaient les miens... sans être prêts à en payer le loyer pour autant ! Comme si moi, je pouvais me permettre de leur prêter un local en me transformant, pendant ce temps sous-loué, en mère Thérésa ou petite soeur des pauvres ?!...
Stupéfiant, non ?




Ça doit bien avoir un lien avec la valeur que l'on s'accorde à soi-même, non ?
Combien vaut la séance ? Combien vaut mon loyer ? Combien vaut mon travail ?
C'est combien docteur, le prix pour aller bien ? Quel est donc le juste prix qui est le mien ?


Alors je veux rester attentive au juste prix qui est le mien, celui, qui, parce qu'il est fixé, ne créé pas de dette... L'échange de mon aide contre rien serait contre-productif. Un prix, sinon rien ! Pour que personne ne soit redevable et que la relation s'équilibre. Un juste équilibre...

mardi 2 décembre 2008

Mémoire d'ailleurs, quand tu nous guéris

J'ai tellement de choses à écrire que je voudrais être un cracheur de mots, tel un cracheur de feu éclaire la nuit d'une chaleur lumineuse, instantanée.

Et pourtant, ce serait prendre le risque de mettre le feu aux poudres et d'enflammer la terreur qui tourbillonne mes pensées.

Je ne sais pas encore si ce que je veux écrire me concerne tout à fait, touche à la réalité ou à l'histoire construite au fil de ma généalogie, au travers d'un regard d'enfant ou de femme, mais l'émotion qui s'invite depuis ces derniers mois est une frayeur qui m'est étrangement familière et étonnamment étrangère.

Elle est à la fois fugitive et permanente ; justement, il me faut enclencher la procédure de licenciement qui relèguera au rang d'exclusion la peur du rejet qui ne me quitte pas, comme si j'étais un lieu hanté par la mémoire de faits que je ne retiens pas, que je ne connais pas et dont pourtant je crois me souvenir.

Aujourd'hui je découvre à quel point je peux être étrangère à moi-même. Une sensation nouvelle qui est à la fois déstabilisante et rasurante. Si je suis habitée par une frayeur que je ne maîtrise pas, si je suis vraiment telle que je le voudrais, aimante et attentive aux autres, alors comment comprendre ce qui m'arrive et cette terreur envahissante ?

Le soir est là, nuit sombre et pluvieuse et déjà j'ai peur que le sommeil ne balaye la frayeur que j'ai entrevue aujourd'hui. Distingant enfin un peu celle qui est la mienne de celle qui est probablement liée à mon histoire, à mes ancêtres.

Et j'ai peur. Peur que le sommeil me pousse à l'oubli et qu'après avoir dormi cette sensation, cette histoire que je voudrais écrire m'échappe...
Et pourtant, j'ai mal à cette douleur ! Si je veux l'écrire, c'est aussi pour la mettre à distance, la sortir de moi, l'extirper de mon corps et de mon esprit pour moins souffrir.
Dormir et risquer que tout retombe dans l'oubli. Je comprends l'insomnie et la certitude que maintenant je sais.

A la lumière de la pénombre, je veux savoir, regarger avec honnêteté la sincérité qui est la mienne, expliquer ma douleur et la question qui me taraude : "Est-ce que je trahis les miens si je réussis ?"

Si je pose un regard sur ma vie, d'aucun dirait que je réussis. Brillamment même. Cependant, non par exigeance ou intransigenace personnelle, je sais, moi, que je ne réussis pas tel que je le voudrais sans pour autant savoir avec précision ce que je pourrai entreprendre ou réaliser pour être satisfaite tout à fait. Il me semble que je suis lancée à grande vitesse dans une vie qui se déroule sans être tout à fait la mienne. Comme si je ne l'investissais pas totalement. J'ai souvent l'impression que je ne donne pas l'entière mesure de ce je pourrai... mais comment savoir pourquoi tant de retenue ?

Comment comprendre que rester dans l'ombre soit si confortable quand tant d'occasions de prendre le devant de la scène s'offrent à moi ? En tous les cas, pas par modestie ! Mais la crainte de lever le voile, de donner à voir, à découvrir qui je suis vraiment, de manifester encore un peu plus ce décalage que je ressens souvent face aux autres. J'ai l'impression d'avoir souvent un point de vue très déterminé sur les choses et d'avoir une capacité à affirmer ma différence de penser même seule face à tous... et de convaincre ! Je suis rarement seule longtemps, tellement je plaide et quand bien même les autres ne me suivraient pas, cela ne me gêne pas. J'ai la conviction que l'on n'a pas forcément raison sous prétexte que l'on fait partie du plus grand nombre. Je me plais souvent à dire que l'on peut être seul à penser une chose et pourtant à avoir raison mais je vois bien que je surprends et que d'ordinaire, c'est comme si les gens n'aimaient pas être dans cette position ou trouvaient leur force intérieure dans le confort du point de vue de la majorité.

Je ne sais pas d'où me vient cette force intérieure mais je la sens me permettre de faire face à l'agressivité qu'un groupe peut vite développer vis à vis d'un contradicteur ou d'un avis minoritaire. Et pourtant, je ne rentre pas dans la bataille. L'échange pour l'échange ne m'intéresse pas. J'ai un point de vue à soutenir et je peux être féroce face à l'adversité collective, tout en étant paisible et tranquille. Je ne partagerai mon point de vue qu'avec quelques personnes choisies, non parce qu'elles sont d'accord ou faciles à convaincre, plutôt pour leur qualité d'écoute et d'ouverture, des personnes sans doute capables de respecter un point de vue radicalement différent du leur, sans jugement, sans interprêtation ou sauvage réaction ! Et aussi des personnes capables de soutenir leur point de vue, quitte à me convaincre que j'ai tord.

Comment se fait-il que l'on soit aussi suiveur ? Aussi peu enclin à avoir son propre avis sans le référencer sur les autres, sur la majorité ? Ça m'effraye de constater aussi peu d'esprit critique, de libre arbitre... et cette frayeur gronde en moi soulevant un danger que j'aperçois immédiatement !
Avez-vous vu les péripéthies qu'a traversé le couple Karsfeld dans sa lutte contre les criminels nazis ? Et il y a encore des gens pour croire qu'ils menaient un combat pour leur propre histoire, ne comprenant pas que justement, la force de ces mémoires est largement supérieure à toutes les puissances et qu'elles dépassent le possible... Qu'elles poussent à terminer l'action entreprise pour "nettoyer" les mémoires d'ailleurs, assénir le terreau dans lequel nous pourrons semer à nouveau, cultiver de nouvelles terres, aimer nos frères d'horreurs partagées, porter un autre regard sur les enfants-guerriers, eux-mêmes victimes du monde dans lequel ils vivent un quotidien horrible, indescriptible, en ce moment encore sur notre planète !! ça se passe près de chez nous...

Quand j'aurai terminé de nettoyer les mémoires, je serai guérie. Guérie des maux hérités, des impulsions que je ne comprends pas, de la violence reçue dans un héritage que j'aurai parfois préféré refuser même si j'en suis fière. Guérie des maladies des autres, sauvée par moi-même pour moi-même et pour les générations futures.

Avec l'espoir que cette guérison ne fasse pas partie des utopies auxquelles j'aime croire mais bel et bien d'une réalité possible, dès demain, dès aujourd'hui même ! Et que je puisse commencer à perdre le poids du malheur de mes ancêtres pour retrouver la joie de vivre, l'insousciance de l'enfance, l'humour et la légèreté... et ne plus courir après ma vie, mais courir dans ma vie !
Une vie de mémoire retrouvée, où je n'ai plus besoin d'oublier pour me protéger du malheur subi, comme si cela pouvait revenir. Une vie où je peux fièrement regarder autour de moi et être qui je suis, d'où je viens, avec les ancêtres qui sont les miens, leur souffrance à eux (pas la mienne ! nuance...) et avec respect, oublier de souffrir dans mon corps pour continuer le chemin de vie qui est le mien et que grâce à eux, j'ai la chance de pouvoir poursuivre et transmettre et découvrir, encore et encore... Sur moi, sur l'humain, sur l'Humanité, sur l'Univers et ses secrets, ses mystères, sa puissance. Et prendre ma place dans tout cela !

lundi 1 décembre 2008

Mon cahier à l'envers

J'aime écrire, prendre des notes... J'ai un tas de cahiers, des grands, des petits, des gros... tous commencés, jamais terminés ! Je les ouvre en fonction des stages de formation que je fais, des sujets, des thèmes... Il n'y a pas de véritable classement ou organisation, je ferai bien d'y penser, ce serait plus pratique. Et souvent, à la fin du cahier, je le prends à l'envers et j'écris, un bout de vie, un moment particulier, un texte... quelque chose qui vient du coeur, ce trait d'écriture qui fourmille et qui se lance à l'assaut de la page.

Aujourd'hui, je cherchais un texte précis en me disant que je le mettrai volontiers en ligne et impossible de mettre la main sur l'envers du cahier dans lequel figure cet écrit. Je suis à la fois paniquée à l'idée de l'avoir perdu et intriguée devant l'impossibilité de le faire découvrir. Me faudra-t-il encore attendre pour faire savoir certaines choses ?

Je protège peut-être quelques lignes... de ces lignes d'une écriture quasi automatique, sur laquelle je ne reviens pas. Pas de retour sur le cahier à l'envers. Pas de réécriture non plus, pas de relecture, impossible puisque j'ai perdu le dit cahier !!

Pourtant, c'est sûr, ce texte vous aurait plu. Je l'ai écrit un jour où j'avais la tête particulièrement à l'envers... un jour pour avoir les idées plus claires... un jour pour ne pas oublier d'écrire ce qui est fort et puissant, au fond de mes pensées. Un jour, je le retrouverai. Alors, vous saurez.

Tiens, je viens de le retrouver... Eh bien, ce n'est pas un cahier à l'envers. Celui-là, précisément, je l'ai ouvert à l'endroit et j'ai commencé par ce texte là ; précisément, bizarrement !