vendredi 25 décembre 2009

Cadeau de Noël

Pour Noël, j'ai demandé "une bonne santé"... je n'ai donc eu aucun paquet à ouvrir ! Normal !

Pour Noël, j'ai aussi demandé "de l'amour"... pas de paquet non plus mais j'ai été servie... car quand les enfants ouvrent leurs paquets cadeaux, qu'ils se trémoussent devant la nouveauté, qu'ils commencent à jouer, à nous sauter au cou, à chanter de gaité... j'ai été comblée !

Pour Noël, j'aimerai que vous vous offriez le livre que Lucile publie sur le net pour financer son projet caritatif de randonner avec des handicapés en Bulgarie.

Alors, transformez-vous en mère ou père noël et cliquez sur ce lien pour
Achetez son livre en ligne !! et régalez-vous de ses textes et de ses photos pour offrir des randonnées aux handicapés au printemps 2010.

jeudi 24 décembre 2009

Alphabet

ça fait belle lurette que je connais mon alphabet et je ne pensais pas qu'il me serait si difficile de lire : l'alphabet cyrillique !

Surprise... certaines lettres ont un son tout à fait différent de celui qu'on lui attribue dans notre alphabet latin !

Et comme si cela ne suffisait pas, les minuscules ou cursives, elles aussi nous piègent !

Enfin, comment vous expliquer sans créer de confusion ? Impossible, la confusion est si ce n'automatique au moins systématique !


Un alphabet cyrillique sur lequel vous pouvez observer : Le B est en fait un V par exemple ou encore le H qu'il convient de lire comme un N... et encore, il y a encore plus de confusions quand on rajoute à cela l'écriture en cursive...
ou comment les frères Cyrille et Méthode nous en font perdre notre latin !...

mercredi 23 décembre 2009

Je découvre et je redécouvre !

Je redécouvre l'intérêt d'avoir une panière de linge sale pleine à craquer : je suis à peu près à jour sur la panière de linge propre à repasser... Certes, c'est fictif, mais je t'assure que pour passer une bonne journée, c'est meilleur pour mon moral de ménagère débordée !





Je découvre la misère de certaines femmes dans le monde : Madagascar, par exemple : Les fillettes exploitées aux tâches ménagères, placée pour un emploi dès leur dizième année, moyennant le versement d'une rémunération à leurs parents !!... Une forme d'esclavagisme encore trop peu dénoncée ! Mais où étais-je ces dernières années ?





Je redécouvre l'intérêt de cuisiner dans un plat trop grand pour que ma petite famille ne puisse engloutir le tout en un seul repas, et de coup, avoir un plat tout prêt pour le lendemain où je manque de courage !





Je découvre la misère des orphelinats bulgares, transformés en mouroir l'hiver venu, faute de chauffage et de nourriture ! Que faire ? Ici, il fait déjà -13° et l'hiver ne fait que commencer !





Je redécouvre à quel point il est possible d'être heureux malgré toute la misère ambiante, pour peu que l'on s'engage à la regarder en face et à faire quelque chose, pour soulever quelques grains de sable, saupoudrer quelques graines d'espoir ici où là !





Je découvre la difficulté de vivre dans un village où l'eau n'arrive pas et ou réunir la somme nécessaire pour le forage d'un puits est une difficulté quasi insurmontable alors que c'est vital pour tous les écoliers réunis dans le village !





Je redécouvre l'envie de jouer un rôle différent dans cette vie pour qu'elle soit plus douce aux minorités, ceux qui sont plus faibles, plus fragiles... Aux enfants d'ici où d'ailleurs en particulier autrement qu'en renouvellant mon adhésion à Greenpeace ou Handicap International.






Je découvre la souffrance et la violence faite aux femmes de Madagascar pour lesquelles le mariage forcé est encore monnaie courante et que la loi ne protège pas encore !





Je redécouvre le courage qu'il faut à mon fils pour se lever en pleine nuit vérifier dans le dressing acolé à sa chambre, d'où vient ce "clic clic" qui lui fait croire qu'il y a quelqu'un et découvrir avec stupeur et soulagement qu'il ne s'agit que de deux portes-manteaux qui s'entrechoquent avec un rythme régulier !





Je découvre l'égoïsme de certains, la volonté de protéger sa sensibilité d'autres, l'ignorance de la plupart, la volonté de réparation de ceux qui s'engagent dans un combat qui n'est pas le leur mais qu'ils épousent à bras le corps ! Il n'y a pas trop de bonnes volontés pour aider le monde marcher un peu moins sur la tête !...





Je redécouvre à quel point les grands problèmes de ce monde cotoyent les plus ordinaires de nos vies.





Alors, avec quelques amis, nous avons créé une ONG ! L'ambition de faire à notre tour quelque chose pour les autres, quelque chose de grand, qui nous sorte de nos préoccupations quotidiennes, qui nous empêche de croire que la dernière dispute avec notre conjoint sur le partage des tâches ménagères est la chose la plus importante au monde, qui nous pousse en avant, au delà de nos limites de confort personnel, qui nous aide à voir le monde comme un potentiel terrain de jeux où tout le monde pourrait accéder à un peu plus ! Car il y a plus !!





Je voudrais à ma manière, aider Lucile et son projet "Get Involved" à décoller et réaliser ces randonnées pour les handicapés !





Je découvre l'envie d'être un témoin, un passage de relai, une transition, un accompagnateur, un révélateur, un dynamiteur de problèmes, un défricheur de solutions, un créatif inventif, ingénieux, saurai-je mobiliser les compétences utiles à aider les autres dans une dimension que je découvre ou que j'accepte à présent de regarder autrement ?

lundi 21 décembre 2009

Joyeux noël

Un projet de randonnées en Bulgarie, tout à fait spécial !!
Vous avez envie de randonner ? Vous souhaitez simplement contribuer à un beau projet ? Vous voulez participer ? marcher ? voir ? échanger ? profiter du bon air !.. dites-nous le !!

Pour noël, offrez-vous un livre sur internet qui permet de financer une action humaine ! Mieux qu'un cadeau inutile au pied du sapin, celui là aura une valeur humaine inestimable et ce sera un noël inoubliable pour plusieurs personnes ! Qui dit mieux ? L'hiver est là, mais c'est précisément pendant cet hiver que se prépare la prochaine randonnée avec des handicapés bulgares dans ces magnifiques régions de Bulgarie pour le prochain printemps 2010 !






J'ai rencontré Lucile en Bulgarie, ex médecin, elle est installée à Sofia depuis plusieurs années. Passionnée de randonnée, elle a monté un projet qui consiste à partir en randonnée avec des handicapés pour leur permettre de profiter de la nature, eux aussi !!

Elle s'est équipée pour cela d'une joëlette mais il en faudrait encore d'autres !

Si vous voulez l'aider à s'équiper, vous pouvez le faire facilement en versant 5 euros en échange de son livre photo (oui, elle fait aussi de la photo !! pleine de trésor cette Lucile !)

Donc, découvrez son livre... c'est mieux que n'importe quel cadeau de noël, mieux qu'une carte de bonne année !!

Moi, ce serait les meilleurs voeux que j'ai reçu de ma vie, si simplement, en guise de bonne année, vous achetiez son livre ! Allez, 5 euros, c'est presque le prix du timbre et de la jolie carte postale que vous m'envoyez d'habitude, non ?

J'aimerai contribuer à ce que son projet avance, car je suis convaincue qu'il est intéressant, d'une part mais aussi qu'elle se heurte à beaucoup de difficulté ! Sortir les handicapés, les promener... cela semble superflu à de nombreuses personnes ! Je me suis même disputé avec une de mes amies qui ne comprenait pas mon soutien à ce projet. Je suis convaincue que de nombreuses réticences ici, en Bulgarie, viennent aussi de l'histoire ! il n'y a pas si longtemps, sous la période communiste, il était de bon ton de placer son enfant, de ne pas le garder au sein de la cellule familiale. Il y avait alors, des "maisons pour enfants", malheureusement placées dans des campagnes fortement isolées, inatteignables pendant les longs mois d'hiver ! Les problèmes sont encore loin d'être tous résolus même si de nombreux progrès ont eu lieu, il y a eu des mouroirs, des isolements, des lieux non chauffés pendant l'hiver, faute de moyen (ici, il fait déjà -13 ce matin alors que c'est seulement les premiers jours de neige)...

Je crois que comme toutes les associations qui luttent pour les handicapés, se heurtent au même préjugé... Finalement, sommes-nous réellement prêts à voir les handicapés parmi nous ?

N'avons nous pas tellement peur du handicap que cela freine notre générosité envers les projets qui veulent les accompagner, les mêler aux mêmes activités que nous ?

Pour avoir randonné quelques fois sur la montagne de Vitosha, vue la rivière aux pierres et sa beauté chantante, car l'eau coule sous cette rivière de pierres gigantesques et surprenantes : Parce que je suis sensible au chant de l'eau, aux charmes des randonnées bulgares, aus joies d'avoir marché pendant des heures pour s'arrêter pique niquer là-haut... à 1800 mètres d'altitude, j'aimerai contribuer au delà de mes seules ressources, à ce projet ! Get Involved !

Alors à vous de jouer ! Vous aussi, contribuez à l'achat d'une joëlette pour randonner avec encore plus de personnes handicapées, en Bulgarie !

samedi 19 décembre 2009

Comprendre !

En bulgarie, bonjour les surprises et les incompréhensions !
Encore hier, j'étais à la recherche d'un cadeau de noël pour ma grande, restée en France avec sa petite famille, et avec mon mari... nous furetons dans un espèce de techno market géant à la recherche du disque dur multimédia de ses rêves... On trouve l'objet, plutôt technique, intéressant car tout en un seul appareil, prix dans nos moyens... bref, la trouvaille avait tout pour nous plaire !
Le vendeur ne parlant que bulgare était parti à la recherche d'un autre, parlant au moins quelques mots d'anglais (guère plus que moi quelques mots de bulgare), ... donc à nous deux, on essaye de se comprendre en "bulgarenglish" une nouvelle langue que j'apprends en ce moment !!
Quand nous décidons de le prendre, après s'être assuré que la doc technique n'était pas seulement en bulgare, mon mari demande prudemment "Est-ce que vous avez celui-ci en stock ?" C'était celui qui a un tétra de mémoire... Donc, nous étions enchanté de notre trouvaille et déjà contents de ce que notre père noël allait pouvoir livrer...
Mais c'était sans compter sur la gestion des stocks bulgares ! Le vendeur nous fait signe que non... Déçus, réalisant que, décidément, acheter quelque chose dans ce pays, relève du défi !
A chaque fois, on croit trouver, on voit l'objet et au moment de l'acheter, il n'y en a pas... ou pas la bonne taille ou pas la bonne couleur... bref, ils sont habitués, eux... du temps du communisme, il fallait plusieurs années pour être livré d'une voiture !! Si si, certains ont attendus leur Traban pendant 18 ans ! Donc, ne pas avoir tout de suite un article, cela ne leur semble pas un problème !
Nous, nous arrivons tout droit d'une société de consommation où l'on a tout immédiatement !!... Du coup, ça rend passablement impatient... on va guérir, ici, pour sûr !
Bref... le vendeur nous fait signe que non... et nous errons quelques minutes dans les rayons environnants quand arrive le vendeur qui nous retrouve, fièrement avec l'appareil sous le bras, pour nous !
C'est à ce moment seulement, que nous avons réalisé que ce que nous avions pris pour un non était en fait un oui !! Le vendeur a dû lui aussi être surpris de ne pas nous trouver quand il est revenu de la réserve avec l'appareil...
Ici, on opine du chef pour dire non et le signal horizontal veut dire oui !
Va falloir que je m'y fasse à cette inversion de signe de tête. C'est fou comme les codes non verbaux sont enregistrés et que leur traitement n'entraine plus qu'un réflexe dont on ne s'aperçoit même.

J'aurai jamais cru avoir à demander à mon cerveau d'aller moins vite dans le traitement des informations... Moi qui pensais qu'être rapide était une qualité, ici, ça va me jouer plus d'un tour si je ne freine pas un peu...

mardi 17 novembre 2009

Emprise ottomane !

"Sous le joug" d'Ivan Vazov ou comment mieux comprendre ce peuple bulgare qui a dû réapprendre la liberté (свобода) et sa signification, comment réinvestir la liberté après des années d'emprise ottomane ? Pour moi qui découvre cette période, l'insurrection telle qu'elle est racontée par Ivan Vazov, est intéressante car il s'est appliqué à nous faire vivre les évènements depuis l'intérieur des bulgares, et comment ils ont pu ressentir les choses dans les "chaumières" ? Poignant et tellement facile à lire : aussi facile à lire que cela a dû être difficile à vivre !

mercredi 11 novembre 2009

La clef !

Me voilà partie, les valises sont faites, l'appartement est vide, je viens de rendre les clefs de mon logement, de mon bureau, de la voiture !
Plus une seule clef en poche et un billet d'avion aller simple... Je réalise soudainement que je laisse tout derrière moi, que je suis dans un espace de transition, sans rien dans les poches que mon passeport et mon "éventuel" billet d'avion : eh oui, mon mari a pris les billets pour que nous le suivions à l'étranger et n'a pas réussi à l'imprimer : je n'ai donc même pas de billet d'avion en mains !
Tout à coup, me voilà en prise directe avec moi-même : pas de clef, pas de billet, une destination en tête et la compagnie des miens (quand même !), une forme de dépendance à l'autre qui me gratouille, m'inquiète et m'indiffère à la fois.
Je laisse à Paris mes enfants adultes, mes petits-enfants... mes amis, mes clients, ...

Et la peur me poursuit... fantôme accroché à mon porte-clefs vide ? Et si je n'arrivai
nulle part ? Et si tout cela n'était qu'un rêve ? Et si je n'avais plus de toit au dessus de la tête pour protéger ma famille, me mettre à l'abri, me blottir dans mon canapé avec un bon thé quand l'hiver pointe déjà son nez ?!... Et si je n'élucidai jamais le mystère des clefs ?

Une journée sans nulle part, sans un petit coin à moi, sans protection, sans rendez-vous sauf avec moi-même, sans projet particulier qu'y aller... dans ce nouvel endroit, ce nouveau chez soi, qu'il faudra aménager, ranger, s'approprier, découvrir, décorer, partager à nouveau !
Une journée sans clef, suspendue au temps, à l'espace, j'ai le sentiment d'avoir vécue en l'air au milieu de nulle part, dans un espace que je n'avais jamais visité et où rien ne m'était connu : je me suis sentie timide, nue, jeune, incertaine, et à la fois insouciante... renouvellée, éveillée, rebelle et insouciante mais aussi posée, détachée, étonnée, portant un autre regard sur les évènements, les choses, les gens comme réalisant soudain ce rêve de partir sans laisser d'adresse, partir pour ne pas revenir, partir loin sans personne, sans attache ! un temps ou même les pensées n'ont pas le même rythme que d'habitude, ou les questions ne se posent plus.
Réalisant à quel point seules certaines choses sont réellement importantes pour moi. Comme j'aimerai avoir ce détachement, aux choses, aux objets !

Quand j'ai eu à nouveau les clefs de chez moi, de chez nous... J'ai eu l'impression d'attérir à nouveau, de reprendre pied, d'avoir des racines quelque part.

Partie sur la pointe des pieds, je n'ai pas prévenu tout le monde : comme un défi lancé... Certains se rendront-ils compte de mon départ ou le réaliseront-ils dans un an ou deux, quand je serai déjà revenue ? Ce mystère est délicieux, amusant, intrigant et me laisse un arrière goût semblable a celui de cette journée sans clef : un mélange de questionnement et d'indifférence.
Quelle aventure, cette absence, ce vide, ces sensations nouvelles, ce goût que l'on ne peut reproduire ou décrire. Imperceptible et pourtant si tenace.
Mon trousseau de clefs a pris une autre dimension, je porte sur lui un regard nouveau, plein de respect ! Je n'oublie jamais plus où je le mets, c'est encore pour moi, le signe d'une sécurité élémentaire qui m'est essentielle. Maintenant, je le sais !

Mes clefs sont devenues symbole des gens qui comptent vraiment pour moi, car au delà de ce voyage, c'est la seule préoccupation qui était pour moi présente au milieu de cet espace inconnu : ceux auxquels je tiens, les reverrai-je, saurai-je entretenir les relations à distance avec eux, être là quand ce sera important pour eux, partager à nouveau leur préoccupations, savoir être aidante, aimante si loin ? La clef est dans le futur... pas du tout accrochée à mon trousseau comme je l'ai cru le temps de quelques minutes...

jeudi 26 mars 2009

Avoir le temps...

Avoir le temps d'écrire, de penser, de tourner en rond... de danser, chanter, courir... organiser, rêver, se prélasser, dormir... Je cours après le temps mais quelqu'un a dû l'attraper avant moi car je n'en ai pas une miette !

Alors comment faire pour réaliser les milliards de choses à faire des plus intéressantes au moins élaborées ?

Mettre la maison en ordre, faire son lit, laver la vaisselle... même remplir le frigo et concocter un petit dîner devient une gajure !

Alors si il s'agissait de décorer l'appartement, choisir de nouveaux rideaux, acheter un tapis, marchander, négocier, peindre et repeindre...

Allez... je prends un peu d'élan et je lance "Cercles ouverts" ! Un accueil en appartement pour créer un espace ouvert ou nous pourrons ensemble découvrir, prendre le temps, déguster, écouter...

Le premier... l'inauguration sera "goûtez lyrique" un récital avec deux chanteuses et un pianiste, histoire de mettre à la portée de tous le chant lyrique... en avril et puis ensuite, nous recevrons en mai un conférencier sur "l'apprentissage de soi"... Comment de Socrate à nos jour, les exercices spirituels nous conduisent à mieux nous connaître ?
Ensuite, nous repenserons au public des familles avec leurs enfants... en juin pour un "petit chaperon rouge en latin"... Bref, les idées ne manquent pas et le temps s'organise... Allez, on y croit !

Cercles ouverts, comme un temps suspendu au milieu de la fièvre acheteuse, du printemps et de la fin des virus, et en plein coeur de la crise... alors, sortons un peu, en cercles ouverts, histoire de nous réunir, nous changer les idées, nous voir, nous réjouir, nous découvrir...


Allez, c'est pas le tout mais... faut que je range l'appartement pour vous recevoir, que je fasse accorder le piano, que j'envoie l'information pour avoir des inscriptions, que je gère les inscriptions, que je prépare des petits fours... que je pense à acheter des fleurs...
Alors, vous courez vous aussi... ou vous sautez à pieds joints dans un cercle ouvert ! Je vous assure, c'est une bonne solution dans sa course après la montre !!

mercredi 11 février 2009

Naviguez à vue !

Je surfe, je survole, je m'envole, je m'évade !!... je m'échappe de ce quotidien de folie, je cours pourtant encore et encore...

Mais quand vais-je reprendre le rythme d'une vie moins speed, qui me laissait le temps de déposer quelques mots, quelques lignes ? De dessiner l'ombre de ce livre que j'aimerai écrire ? De profiter de la joie qui est la mienne de préparer les valises qui me conduisent chez mes amis ? Euh... non, c'est pas les valises qui me conduisent, c'est quand même fou, ça !! Se laisser conduire par les valises...

Mais n'est-ce pas ce que l'on fait de nos vies ? Ne court-on pas après notre histoire, celles de nos ancêtres, celles des autres ou la sienne que l'on voudrait comprendre, celles de ceux qui ne sont plus des nôtres, celles de ceux qui viennent tout juste de naître ou ceux qui vont bientôt arriver sur cette terre ?

Allez, aujourd'hui je propose un exercice d'un autre genre : regardez ce qui nous entoure, l'observer, voir les détails d'un objet, se centrer sur lui puis respirer et souffler et comprendre ce qu'il pourrait bien avoir à nous dire ?!!

Je fais moi-même l'exercice au moment même où je vous écris et je vois : un chapeau, celui de ma grand-mère (celle qui a plus de 100 ans, imaginez l'âge du dit chapeau !!) et j'ai vu l'ombre du chapeau sur le mur... Et au moment où je me concentrais pour voir mieux, le téléphone a sonné ! - " Bonjour, ici, c'est l'union des aveugles et déficients visuels, Madame".

Je découvre cette association qui a un slogan incroyable : "Mêlez-vous de ceux qui ne vous regardent pas" ! Je file jeter un coup d'oeil sur leur site et j'y vois qu'un des adhérents de l'association, non-voyant a réalisé une course en planche à voile !! http://www.unadev.com/

Je regarde à nouveau mon chapeau, le chapeau de ma grand-mère, il me conduit jusqu'à elle, me projette en arrière puis me raccroche à ma propre histoire : n'était-ce pas le chapeau qu'elle portait à mon mariage ? Je repars en voyage, je m'accroche à l'image du chapeau et de son ombre... Et je pense


  • "Chapeau bas" à tout ceux qui dépassent leur handicap et tentent ainsi de passer dans la lumière pour nous saisir un instant de lucidité et

  • "Chapeau bas" à tous ceux qui les soutiennent, dans l'ombre !

Et vous, sur quel objet arrêtez-vous votre regard et qu'a-t-il à vous dire ?

mardi 6 janvier 2009

Le soir où j'ai refait le monde !

Ce soir, j'étais dans un lieu incroyable pour écouter une musique qui était tout autant extraordinaire !!

Comment vous dire ?

Imaginez que vous descendez les marches sous la pyramide du Louvre et que là, magiquement, vous découvrez l'orchestre installé spécialement pour vous, jouant une musique qu'à la fois vous n'avez jamais entendu et que pourtant vous avez l'impression de connaître déjà !

Ces musiques qui vous entraînent loin, loin... au tournant et détour des épisodes qui ont fait et défait ce monde et là, tour à tour, vous explorez la planète !

« Avec mon accordéon, je souhaite raconter dans chaque note, dans chaque respiration, les émotions vives : leur lot de sourires et de larmes, d’incertitudes et d’espoirs. » nous dit Raül Barboza, accordéoniste argentin. Et il y parvient vraiment !!
Cliquez pour entendre Raül Barboza et l'Alter quintet

Je comprends pourquoi ce soir, en l'écoutant jouer avec l'orchestre de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, incroyables artistes amateurs... accompagnés par l'Alter Quintet et 80 choristes !... je comprends pourquoi j'ai eu le sentiment de refaire le monde, lutter contre le racisme, l'esclavagisme...

C'est ce que nous raconte cette musique ! J'ai pensé à l'auteur Argentin Arnoldo Calveyra dont j'aime décidément la poésie... la simple légereté avec laquelle il nous entraîne vers la lueur du monde, notre fin inéluctable et les détours de nos vies intérieures ! A Roger, d'une douceur d'homme incroyable, que j'aimerai prendre dans mes bras avec la tendresse d'une fille, mais ces choses là ne se font pas facilement, alors mes pensées ont volées vers lui, son grand âge, sa sagesse, sa gentillesse, sa prestance !!... sa souffrance aussi...
Mieux qu'un réveillon, cette soirée m'a éveillé à moi-même, à l'amitié et sa chaleureuse présence, discrète mais là, simplement ; de ces moments singuliers que l'on peut partager, sans presque rien dire mais avec une joie sans égal.
Un chavirement, comme un changement de bord en voilier un jour de gros temps... des sensations, des émotions tellement vives qu'elles nous surprennent et nous clouent le bec puis nous ramènent à un prodigieux calme, comme par enchantement suivant les voix des choristes ! Difficile à raconter avec des mots...
Et puis, quand vous levez la tête, vous pouvez apercevoir au travers de la pyramide, les tours du Louvre... Vous êtes soudainement ici et ailleurs, maintenant et projettée dans le temps d'avant, d'après... Etrange instant magique, bercé au son de l'orchestre au complet qui chante, fredonne... même le violon s'essaye à être une guitare ou une mandoline l'espace de quelques mesures. Chacun change de place pour voir les choses différemment, pour les dire ou les exposer au grand jour de sorte qu'on se comprenne mieux, que l'harmonie soit présente sur cette planète un peu plus... également répartie...
Bref, des soirées comme je voudrais en vivre plus souvent qui nous conduisent encore plus près de "qui suis-je ?", avec qui partager les moments les plus forts de notre vie, comment comprendre le présent au fil de l'histoire, quoi faire de notre héritage familial et culturel, quelle issue à nos petits problèmes ordinaires, comment apporter plus de bonheur à ceux qui comptent pour nous ?... De celles où l'on refait le monde, le temps d'une soirée... et puis on se rassemble, on reprend ses esprits, on oublie, on recompile les données qui se sont entremêlées, on repart d'un autre pied, d'un nouveau regard vers une destinée que l'on croit avoir frôlé des doigts !